Histoire

2007 : Catastrophe

Petit bout du journal d'Eézila (prononcez Euézila)

Un parc de Mérignac*, fin de journée. Des enfants jouent pendant que leurs parents discutent en les surveillant. Tout est calme malgrès les cris des gamins. Soudain, un grand bruit. Une secousse. Une. Puissante. Une faille s'ouvre engloutissant les balancoires et leurs occupants, ainsi que quelques tables et les parents. Des cris. Deux secousses. Des arbres tombent écrasant les rescapés de la première vague, ceux qui fuyent. J'ai relevé la tête de mon livre depuis longtemps. Devant moi, un carnage, un massacre. Je vois la faille s'ouvrir de plus en plus. Elle avance dans ma direction. Sans réfléchir je me suis levée et cours, cours, cours entre les arbres. Ai-je de la chance ? Ou n'en ai-je pas du tout ? Pas le temps de méditer sur la question. Brutalement, je cogne une personne qui tombe à terre avec moi. C'est un garçon qui parrait lui aussi désemparré face à la catastrophe. Je l'aide à se relever. Dans la panique la plus totale, je l'attrape par le bras et reprend ma course. Partout des cris, des gens qui fuyent, des maisons qui s'écroulent, des voitures écrasées par les arbres déracinés, des personnes englouties par la faille. J'ai tébuché contre une pierre, entraînant une fois de plus le garçon dans ma chute. J'ai peur. Cette peur me paralyse. Sans aucun espoir de pouvoir me relever, je m'évanouit, sur la dernière image de la faille.

*Ville de France près de Bordeaux